Le remplacement des dents postérieures par des implants représente plusieurs défis quant aux processus de réalisation. Les molaires subissant plus de force occlusale qu’aucune autre dent, il devient important de bien choisir l’implant au niveau du diamètre et de la longueur pour maximiser le pronostic à long terme du traitement. Nous évaluerons donc la largeur et la hauteur de la crête osseuse disponible suite à l’extraction de la dent. On constate, dans la majorité des cas rapportés par plusieurs études, une perte osseuse en largeur de 25 à 50% et de 4 mm en hauteur lors de la première année. Nous devons donc avoir recours à des procédures de régénérescence osseuse dans beaucoup de cas avant de placer un implant. Ces procédures impliquent plusieurs rendez-vous sur une période d’environ un an. Il existe cependant une autre approche pour procéder à un implant immédiat post, et ce, même si l’on doit effectuer une élévation sinusale. Cette approche sera démontrée et illustrée dans le cas clinique suivant et celui-ci peut être complété en une seule séance chirurgicale, en dedans de cinq mois.
Le patient se présente avec une douleur sur la dent no 27. Il est référé pour un traitement d’endodontie. Suite au traitement partiel, l’endodontiste lui annonce que la dent présente un pronostic très réservé parce qu’elle présente une fêlure mésio-distal sur la longueur du plancher pulpaire. Le patient doit donc envisager l’extraction de cette dent. Après évaluation et discussion avec le patient, nous avons convenu de procéder à l’extraction de la dent, d’effectuer une élévation sinusale par l’alvéole et de placer l’implant dans un même temps.
La première étape consistait à couper la couronne clinique de la molaire afin de pouvoir forer l’emplacement de l’implant à travers les racines. Cette technique a l’avantage de pouvoir garder un bon contrôle des forets lors de la séquence de forage. À la fin de la séquence, on procède à l’ablation minutieuse des morceaux de racines qui restent sur les parois.
Avec l’aide du piezon, on fait une approche du plancher sinusal afin de permettre de lever la membrane et d’y placer 0.5 à 1 cc os allogène. Ainsi il est possible de gagner une hauteur supplémentaire de 3 à 10 mm.
Finalement, on insère l’implant Max (Keystone) dont la longueur et le diamètre auront été préalablement déterminés lors de l’évaluation du scan. L’implant sera fixé avec une tension habituelle de 75 à 100 N, pour donner ainsi une très bonne stabilité primaire. Un pilier de cicatrisation sera ensuite placé sur l’implant et on terminera en comblant le vide autour de l’implant en ajoutant des particules osseuses allogènes.
Quatre à cinq mois post-op. On procédera à la prise d’empreinte pour la confection de la couronne. Le diamètre de l’implant nous donnera le grand avantage d’avoir un profil d’émergence idéal pour une molaire.
par Alain St-Onge DMD